lundi 10 septembre 2007
Mort de Jean-François Bizot, fondateur d'Actuel et de Radio-Nova
UN PEU DE MES (NOS) FONDATION(s) CULTURELLE(s) journalistique(s) et musicale(s) :
ACTUEL et NOVA
dont le papa vient de mourir...
PARIS (AFP) — Jean-François Bizot, fondateur du journal Actuel et de Radio Nova, grande figure de la contre-culture qu'il a fait connaître par la presse, la littérature ou le cinéma, est mort samedi à Paris des suites d'un cancer à l'âge de 63 ans.
Grand reporter, écrivain, patron de presse, éditeur de musique et découvreur de talents, Jean-François Bizot a succombé à la maladie dont il souffrait depuis plusieurs années et dont il avait fait le sujet d'un ouvrage, "Un moment de faiblesse" (2003, Grasset).
Jean-François Bizot avait lancé le journal Actuel en 1970 avec Michel-Antoine Burnier, Patrick Rambaud et Bernard Kouchner. Il avait également repris la radio TSF, radio de jazz, fondé la radio musicale Radio Nova et était également producteur de télévision, réalisateur de documentaires et producteur de disques.
Du mouvement hippie au hip hop ou à la techno, le journaliste s'était passionné pour toutes les cultures underground.
En 1970, cet ingénieur économiste, devenu journaliste à l'Express, fils de famille issu de la bourgeoisie catholique avait fondé Actuel, un magazine à l'époque détonnant. Ce premier organe de "free press" à la française, surfant sur des sujets comme la drogue, le rock, l'écologie, la libération sexuelle, les minorités et les communautés a marqué la génération post-68.
Jean-François Bizot avait fait la "révolution" de mai 1968. Avant que son père ne lui confie "800 millions de centimes" (de francs). "J'ai eu envie de le diffuser. Ça dure depuis trente ans. Qu'est-ce qu'on a pu m'emmerder sur cet argent !", expliquait-il.
Dans l'équipe d'Actuel figurait notamment Bernard Kouchner, qui devait s'illustrer au Biafra en lançant l'aventure des "french doctors" et qui dirige désormais la diplomatie française. Bernard Kouchner a salué lundi en Bizot "un formidable compagnon d'aventures" qui était "l'homme des traverses, de ces contre-cultures d'où jaillissent la vie".
Né le 19 août 1944, Jean-François Bizot, maoïste puis libertaire, était avant tout à l'affût de nouvelles tendances. Sa définition de l'underground : "savoir faire un pas de côté, se risquer à faire ce que l'époque ne prend pas en compte".
Auteur de nombreux ouvrages, romans, ou essais, passionné d'Afrique, il se targuait d'être un découvreur de talents, comme avec le comédien Jamel Debbouze.
Bizot avait sabordé Actuel en 1975, en pleine gloire, par "lassitude", avant de le faire renaître en 1979, jusqu'en 1994. En 1981, il avait fondé Radio Nova et Nova mag. Il reprendra TSF, la radio jazz, réalisera des documentaires pour Arte et Canal+.
En 2003, fustigeant la pensée "politiquement correcte" de l'époque et l'évolution des médias, il confiait : "Je suis devenu démodé. Les modes, ça m'a énervé. De toute façon, elles reviennent toujours". La même année, dans un livre cru, "Un moment de faiblesse", il avait raconté sa lutte contre "Jack le squatter", le cancer qui l'a emporté samedi.
Réalisateur d'un film "La route", en 1973, Bizot était également l'auteur de nombreux ouvrages, romans, enquêtes ou essais dont "Au Parti des socialistes" (1975) avec Léon Mercadet et Patrice Van Eersel, "Underground, l'histoire". (Denoël, 2001), les romans "Les Déclassés" (1976) ou "Les Années blanches" (1979). Il a également traduit des oeuvres de Charles Bukowski.
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