Si j'en crois mes outils de veille, les premiers signaux d'une circulation accélérée permettent de désigner sans trop de risque d'erreur la prochaine image qui buzze: le vidéogramme d'une conversation Bush-Sarkozy apparemment diffusé par CBS, apparu hier sur le blog du journaliste Serge Faubert, repris sur celui de Sébastien Fontenelle, et irriguant dès ce matin divers sites, forums et autres réseaux sociaux (ci-dessus, image de gauche).

Désignée d'un cercle, la valise rouge qui supporte Nicolas Sarkozy lui permet de dialoguer à hauteur compatible avec George Bush. On se souvient du débat provoqué par une autre photographie d'un tête-à-tête entre les deux présidents, en septembre 2006 (ci-dessus, image du milieu), qui avait alimenté les spéculations. Cette image semble livrer la clé de l'énigme et reconstituer un hors champ qui paraît un élément récurrent des rencontres entre les deux hommes.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Un commentaire sur l'Ashram de Swâmi Petaramesh, qui reprend lui aussi cette image (merci à ec pour son signalement), permet de remonter un pas plus loin. Selon le site Sarkozeries, dans un billet daté de cette nuit, cette photographie est un montage humoristique, qui a remplacé les têtes des interlocuteurs originaux (ci-dessus, image de droite) par celles des présidents américain et français.

MaJ - 20h Le constat en fin de journée est celui d'une dissémination parallèle de l'image et de l'indication de sa véritable source. Guy Birenbaum a même inversé la présentation des deux images, affichant d'abord la photo non montée. Il est probable que le buzz va se ralentir et rester confiné à l'espace du gag. La leçon qu'on retiendra pour l'instant de ce cas, l'un des rares exemples de manipulation délibérée interne au monde web, c'est l'efficacité et la rapidité de sa capacité d'autocontrôle. Moins de 24 h après le début de sa dissémination, l'image a vu son interprétation systématiquement corrigée: la plupart des sites qui en faisaient mention ce matin ont procédé à une mise à jour. Il faut noter le caractère bienveillant de l'intervention des commentateurs, soucieux (comme ec ci-dessous) d'éviter au blogueur de commettre une erreur. Si ce constat pouvait être généralisé, il permettrait de situer la clé de cette autocorrection dans un fort sentiment de communauté.